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Bébé allaité et refus du biberon...

 

 

 

L’introduction du biberon chez un bébé allaité peut entrainer un refus assez franc de la part du bébé, et parfois devenir une réelle source de stress pour les parents.

 

Le bébé, habitué au sein, peut totalement refuser cette nouvelle méthode d’alimentation, surtout lorsqu'il a déjà plus de 3 ou 4 mois et est bien habitué au sein.

Pourtant, pour de nombreuses raisons — retour au travail, nécessité de passer le relais au coparent ou à une autre personne, ou tout simplement le souhait de passer en allaitement mixte ou sevrer —, l’introduction du biberon devient souvent nécessaire. 

Ces difficultés peuvent être vraiment difficiles à vivre au quotidien, et mettre toute la famille à rude épreuve, engendrant beaucoup de questionnements et d'angoisses autour de ce sujet. Mais elles n'ont rien d’anormal et sont très fréquentes, et la plupart du temps passagères.

Voyons ensemble les principales raisons de ces refus, et surtout les astuces pour y remédier tout en respectant les besoins de l'enfant, et les vôtres !

 

 

 

 

 

 

 

Le lait : une base essentielle

 

 

Le lait maternel est un aliment complet qui répond parfaitement aux besoins nutritionnels de votre bébé.

Jusqu'à un an, le lait - maternel ou artificiel - reste la source principale de nutriments et d'énergie. La diversification alimentaire apporte d'autres nutriments et de nouvelles textures, mais ne couvre pas tous les apports nutritionnels.

 

C'est pourquoi, si vous devez sevrer votre bébé du sein, et qu'il refuse le biberon, il sera nécessaire de trouver une autre manière de lui apporter du lait.

Jusqu'à un an, il est important d'apporter un minimum de 500 ml de lait par jour afin de couvrir les apports nécessaires à la croissance de l'enfant. Les laitages en remplacement ne sont pas suffisants avant un an (ils apportent le calcium, mais pas les autres nutriments, et sont en règle générale trop riches en protéines pour être donné à chaque repas à un tout petit).

 

 

 

Pourquoi bébé allaité refuse-t-il le biberon ?

 

Les bébés allaités sont naturellement très attachés à la tétée : chaleur, odeur, contact peau-à-peau avec maman, et goût très doux du lait maternel. Le biberon, avec sa tétine différente et son mode d’alimentation plus mécanique, peut être perturbant. 

 

Quelques raisons principales du refus du biberon chez les bébés allaités :

 

• Le lien avec maman et le réconfort de la tétée : Le sein ne représente pas seulement une source de nourriture pour bébé, mais aussi un moment de réconfort et de proximité avec sa mère. Le biberon, même donné par maman, ne procure pas le même plaisir et la même réassurance.

 

 

• Une question de texture, de forme et de succion : Les tétines des biberons ne ressemblent ni en forme ni en texture au mamelon. La manière de téter et le débit du lait sont également très différents, avec moins de gestion du débit pour le bébé. Il peut être perturbé par ce changement, refuser la nouvelle sensation en bouche ou être surpris par le débit de lait.

 

 

• Besoin d’autonomie : Certains bébés, surtout autour de 6-8 mois, ayant l’habitude d’être « acteur » des tétées, peuvent préférer passer directement aux aliments solides ou boire à la tasse plutôt que d’accepter le biberon. Le besoin d’autonomie grandit et bébé veut découvrir d’autres manières de se nourrir.

 

 

• Le goût du lait : encore plus que le biberon, c’est parfois le goût du lait artificiel, complètement différent du lait humain, que l’enfant refuse, étant habitué à un lait très doux, aux saveurs variées selon l’alimentation de la maman, et très digeste.

 

 

 

 

 

 

 

Quelles sont les solutions pour encourager bébé à accepter le biberon ?

 

Comme pour beaucoup de changements dans la vie d’un bébé, il sera primordial de faire preuve de patience et d’adaptation.

 

 

Voici quelques pistes pour faciliter l’introduction du biberon tout en maintenant l’allaitement ou en le diminuant selon vos projets :

 

• Amorcer les essais quand vous avez le temps : dans l'idéal, évitez de faire la transition sein-biberon dans la précipitation. Prévoyez quelques semaines de transition, pour pouvoir faire le changement en douceur. 

Proposez le biberon régulièrement à votre bébé, chaque jour, une ou deux fois, sans forcer, pour qu'il puisse l'apprivoiser doucement. Même s'il ne boit pas vraiment au début, laissez-le découvrir la tétine, la mâchouiller, jouer avec, afin de se familiariser avec.

 

 

• Proposer le biberon à différents moments : Les réactions sont variables selon les bébés. Si bébé est affamé, il pourrait se montrer plus impatient et refuser catégoriquement le biberon.

Dans ce cas, proposez-le plutôt lorsqu’il est calme et n’a pas trop faim pour qu’il ait le temps de découvrir le biberon sans stress. A l’inverse, certains bébés accepteront mieux quand ils auront vraiment faim, et n’auront « pas d’autre  choix » que le biberon pour se nourrir… C’est à force d’essais que vous comprendrez ce qui convient le mieux pour votre enfant.

 

 

• Mettre votre lait : Proposer le biberon avec votre lait à l'intérieur peut vraiment faciliter l'acceptation au début.

Le mode d'alimentation est différent, mais si votre bébé retrouve un gout connu, cela peut augmenter les chances d'acception du biberon ! Cela est assez contraignant et vous demandera peut-être de tirer votre lait pendant un petit moment, vous amorcerez le changement vers le lait artificiel ensuite (si c'est votre choix).

 

 

• Donner le biberon en position physiologique : Votre bébé est acteur lorsqu'il tête, c'est en têtant qu'il obtient le lait. Lorsque vous donnez le biberon, laissez ce dernier le plus à l'horizontal possible (en remplissant la tétine de lait au 2/3 seulement), afin qu'il retrouve la sensation de faire venir le lait lui-même dans sa bouche, et ne se retrouve pas avec du lait qui coule seul et qu'il ne peut pas réguler.

 

 

• Choisissez une tétine avec un petit débit : Boire au sein demande de l'énergie à votre enfant, c'est lui qui "pompe" et tire le lait, il régule donc le débit. Lors du passage au biberon, choisissez des tétines de débit 0 ou 1 de préférence, afin que votre bébé ne soit pas submergé par un flot de lait, et qu'il régule la déglutition comme il en a l'habitude.

Il existe aussi des tétines multiperforées, qui peuvent donner une expérience plus proche de celle du sein. 

 

 

• Essayer différentes tétines : Il existe de nombreux modèles de tétines sur le marché, avec des textures et formes variées. Cela peut vraiment jouer sur l’acceptation du biberon.

On retrouve assez souvent une plus grande facilité à boire au biberon avec une tétine longue et ronde, qui stimulera la succion (plutôt que des tétines très courtes et plates). Cela n'est qu'une généralité, et il sera bien sûr nécessaire de tester avec votre bébé. Aucune tétine n’est équivalente au sein, mais bébé peut trouver plus de facilité avec certains modèles.N’hésitez pas à en essayer plusieurs pour trouver celle qui convient le mieux à votre enfant.

 

 

• Laisser une autre personne donner le biberon et tester un contexte différent : Bien souvent, les bébés acceptent mieux le biberon avec une autre personne que la maman. Voir sa maman peut lui donner directement envie de chercher le sein.

Changer de contexte (un autre lieu, avec une autre personne de confiance lors d’une sortie de la maman…) peut aussi éviter l’association du repas et du sein, et favoriser l’acceptation du biberon. Il faut souvent plusieurs essais avant que le bébé n’accepte le biberon…

 

 

• Modifier la température et la texture : Les bébés allaités ont l'habitude d'un lait à 37°, donc tiède. Faites les essais en chauffant le lait, cela a beaucoup plus de chance de fonctionner ainsi ! Malgré tout, si le biberon tiède ne semble pas lui convenir, alors testez froid, ou un peu plus chaud, afin de voir si cela influe sur la prise du biberon.

Autre option, aromatiser le lait avec un peu céréales, de purée ou de compote peut également stimuler son appétit, en variant à la fois les goûts et les textures.

 

 

• Tester d'autres contenants : Certains bébés ne s’habituent jamais vraiment au biberon et préfèrent passer directement à la tasse ou aux solides. Si le biberon ne convient pas malgré les essais, essayez une tasse à bec souple, un verre 360°, ou même de proposer le lait à la cuillère après l’avoir épaissi avec des céréales ou de la semoule.

 

 

• Varier les manières de consommer le lait : Malgré les tentatives, si votre enfant reste fermé devant le biberon, vous pouvez aussi incorporer du lait infantile dans d'autres préparations, comme les purées du midi ou les soupes du soir, ou faire des yaourts au lait infantile.

En dernière solution, il est possible de remplacer une partie du lait par quelques laitages adaptés si bébé refuse catégoriquement le biberon, et de compenser avec les tétées à d’autres moments pour maintenir les apports recommandés.

 

 

 

 

 

 

 

 

En conclusion

 

L’introduction du biberon chez un bébé allaité peut être un vrai défi, mais avec patience et bienveillance, il est possible de trouver une solution qui convient à bébé et à ses parents.

Chaque bébé est différent, et certains prendront plus de temps que d’autres pour s’adapter à cette nouvelle manière de se nourrir. Proposer régulièrement sans insister, faire preuve de patiente et de rester ouvert à d'autres alternatives sont les maitres mots.

Le plus souvent, les bébés finissent pas s'y habtiuer, mais certains bébés, eux, n'accepteront jamais le biberon (soyons francs, cela arrive !), et il sera dans ce cas nécessaire de trouver d'autres options pour couvrir les besoins nutriitonnels.

 

 

Vous rencontrez des difficultés pour cette transition ? Vous ne savez plus quoi essayer et avez besoin d'accompagnement ?

N'hésitez pas à me contacter à ce sujet, nous pourrons faire le point ensemble et trouver les pistes d'actions les plus appropriées pour couvrir les besoins nutritionnels de votre bébé et vous aider à passer ce cap de manière plus sereine.

Vous retrouverez plus de détails sur les accompagnements des difficultés alimentaires sur la page dédiée.
 

 

Article rédigé par Pauline Lotte, puéricultrice, consultante parentalité et spécialiste sommeil et alimentation de l'enfant