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Bonne lecture !
Gérer les émotions d'un enfant et traverser les crises représente un défi pour la plupart des parents. Entre débordements, périodes d’opposition, et besoin d’affirmation, il est parfois difficile de savoir comment réagir pour aider son enfant.
Dans cet article, vous découvrirez des conseils pratiques pour accompagner les émotions de votre enfant, l’aider à exprimer ses ressentis et à réduire les crises.
Comprendre les émotions des tout-petits
Les émotions des jeunes enfants sont des réactions instinctives face à ce qu’ils vivent. Les émotions de base — la joie, la colère, la peur, la tristesse, le dégoût et la surprise — apparaissent dès les premiers mois, mais le cerveau de l’enfant n’est pas encore capable de gérer ces vagues émotionnelles.
Par exemple, un tout-petit de deux ans peut éclater en sanglots parce qu'il ne parvient pas à enfiler ses chaussures. Pour lui, cette situation peut sembler insurmontable.
En tant que parent, il est important de se rappeler que l’enfant « subit » ses émotions, qu’il ne sait pas encore comment les régule, ni comprendre ce qu’il vit exactement. Son cerveau est en développement et, même si certaines réactions peuvent sembler exagérées, elles sont une réponse normale à ses frustrations. Ainsi, lorsque votre enfant se met en colère parce que vous lui demandez de ranger ses jouets, il ne le fait pas exprès, et ce n’est pas un caprice, c’est uniquement que cette contrainte prend le dessus sur ses réactions.
Accompagner les émotions au quotidien
Poser un cadre sécurisant et faire preuve d'anticipation
Un des piliers pour accompagner votre enfant dans ses émotions est de lui offrir un cadre sécurisant. Cela commence par des gestes simples : expliquer ce qui se passe, verbaliser les émotions, mettre des mots sur les ressentis et instaurer des routines rassurantes. Essayez également d’anticiper un maximum les choses pour éviter la surprise ou la précipitation, qui peuvent être de vrais déclencheurs de crises. Plus les choses sont dites, anticipées, préparée, et plus elles se font dans « le calme », sans précipitation, plus vous augmentez les chances de réactions positives de la part de votre enfant.
Mettre en place de la régularité, routines et rituels
Les routines sont également un moyen d’apporter stabilité et sécurité. Un rituel du coucher, par exemple, permet à l’enfant de s’apaiser et de mieux se préparer au sommeil. En ayant chaque jour le même déroulé, avec un petit moment d’apaisement et de câlin, et une fin bien délimitée, le rituel joue un rôle rassurant.
N’hésitez pas à utiliser des routines pour le départ du matin, pour aller au bain… pour tous les moments de transition !
Par exemple, lorsque vous anticipez un changement dans sa journée (le départ à la crèche ou à l’école), prenez le temps de lui expliquer en avance que l’heure du départ approche, veillez à avoir une routine et des étapes bien établies pour ne pas laisser de place à l’improvisation, et, si possible, ayez le temps de faire chaque étape, le stress étant un ennemi des crises… Tous ces éléments seront en faveurs de transitions plus faciles au quotidien.
Verbaliser les émotions
Un autre point essentiel est de reconnaître et valider les émotions de l’enfant. Lorsque votre enfant est en colère parce qu’il ne peut pas avoir un jouet, il est important de lui montrer que vous comprenez ce qu’il ressent. Une phrase comme « Je vois que tu es très en colère parce que tu veux ce jouet » lui permet de se sentir entendu. Cela ne signifie pas céder à toutes ses demandes, mais bien de reconnaître son émotion, de l’autoriser, et l’aider à la gérer. Cela parait bête, mais un enfant qui se sent entendu pourra par la suite se confier plus facilement à vous et oser exprimer ses émotions.
Autre élément important, verbaliser vos propres émotions : cela aide votre enfant à comprendre que vous aussi avez des émotions, qu’elles sont autorisées, et que vous avez des ressources pour les surmonter !
Utiliser l’empathie dans la relation avec votre enfant
Il est parfois difficile pour nous, adultes, de comprendre les débordements émotionnels des enfants. Il est pourtant important de garder à l’esprit que le cerveau d’un enfant n’est pas encore capable de réguler ses émotions.
Quand un enfant se met à pleurer ou à crier pour une raison qui semble « banale », c’est parce qu’il se sent submergé.
Essayez de vous mettre à sa place. Imaginez que vous venez de passer une journée éreintante, que vous êtes fatigué, et que soudainement, on vous oblige à faire quelque chose que vous n’avez pas du tout envie de faire. Même vous, adulte, pouvez devenir très irritable ou en colère. C’est un peu ce que vit l’enfant, mais en plus fort, avec beaucoup de difficulté à gérer cette frustration.
Un exemple concret : si votre enfant éclate en larmes parce qu’il n’arrive pas à finir un puzzle, vous pouvez dire : « Je comprends, c’est frustrant de ne pas réussir, tu as le droit d’être en colère. Peut-être qu’on peut essayer ensemble ? » En prenant le temps de reconnaître l’émotion de votre enfant et de trouver ensemble une solution, vous l’aidez à traverser cette situation difficile. Cela ne sera pas magique et n’évitera pas toutes les crises, mais à force de répétitions, cela portera ses fruits : plus l’enfant sera en capacité de reconnaitre ses émotions, son besoin dans ces moments et ce qui l’apaise, plus cela diminuera la fréquence et l’intensité des crises.
Identifier les déclencheurs de crises
Les crises émotionnelles chez les enfants ont souvent des facteurs favorisants et des déclencheurs.
Parmi ces derniers, on retrouve :
- certaines périodes de développement, par exemple, la fameuse période d’opposition autour de 18 mois à 2 ans, où l’enfant commence à s’affirmer et à vouloir faire les choses seul. Mais aussi vers 3-4 ans, lorsque l’enfant gagne en confiance en lui.
- La fatigue, qui est l’ennemi numéro un des crises chez les enfants. Un enfant fatigué a un cerveau encore plus irritable (comme nous adulte), et le moindre sujet peut déclencher une crise dans ce moment.
- Les périodes de transitions comme le passage d’une activité à une autre, l’arrêt des jeux pour se préparer à autre chose, les départs : les ruptures contraignent le cerveau et peuvent engendrer beaucoup de frustration…
- Les changements dans l’environnement ou la vie de l’enfant (déménagement, changement de crèche, début d’école…), propice à l’incertitude et à la perte de repères.
Si vous ajouter plusieurs de ces éléments ensemble, qui engendre chacun du stress pour l’enfant, vous obtenez vite un cocktail explosif !
Un bon exemple est celui de la sortie du parc. Un enfant fatigué, absorbé par son jeu, peut vite partir « en crise au moment du départ. Pour éviter au maximum les difficultés, anticipez en annonçant le départ quelques minutes à l’avance, misez sur les autres activités agréables à venir ensuite, et n’hésitez pas également à utiliser le ludique (faire la course, chanter… ). L’idée de créer une transition plutôt qu’une rupture !
Utiliser des outils pour gérer les émotions
Utiliser des supports pour aider votre enfant à apprivoiser ses émotions peut être très aidant au quotidien. Les livres sur le sujet sont nombreux, et permette à l’enfant de mieux comprendre ce qu’il ressent, mais également de comprendre que les autres enfants vivent la même chose, et les adultes aussi .
Les jeux, supports visuels comme les roues des émotions ou les cartes, des personnages représentant des émotions… beaucoup d’outils peuvent être intégrés dans les journées !
Vous pouvez également créer un petit « coin calme » dans la maison où l’enfant peut se rendre lorsqu'il se sent submergé. Bref, tout ce qui pourra l’aider à comprendre ce qu’il ressent, et lui donner des ressources pour s’exprimer sera aidant !
Sortir de la crise
Lorsque la crise est là, il n’est pas nécessaire d’essayer de raisonner votre enfant à ce moment : c’est comme s’il était « déconnecté » du raisonnement à ce moment.
Tout ce que vous pouvez faire, c’est l’aider à faire redescendre la crise :
Seulement ensuite, une fois la crise apaisée, vous pourrez en reparler avec lui et « débriefer » pour les grands, sur ce qui a provoqué la crise, sur les besoins qu’il avait à ce moment, les solutions que vous pouvez trouver ensemble pour l’aider…
Détourner l’attention dans les moments de crise peut fonctionner de manière ponctuelle, mais n’ets pas forcément le mieux à faire : cela envoie le message à l’enfant que son émotion n’a pas lieu d’être et qu’il faut la réprimer ou l’annuler. Même si cela écourte la crise, cela ne lui permet pas de s’exprimer. Sur le long terme, cela apprend à votre enfant à garder ses émotions pour lui, ce qui n’est pas l’objectif.
En conclusion
Accompagner les émotions de son enfant, c'est avant tout lui offrir un cadre où il se sent en sécurité, écouté et compris. Ce processus demande de la patience, de la répétition, et une grande capacité d’adaptation, car chaque enfant est unique et chaque situation est différente.
Les routines, la validation des émotions et l’utilisation de stratégies comme le jeu et les astuces pour sortir des crises permettent à l’enfant de mieux comprendre et gérer ce qu’il ressent.
Les crises émotionnelles peuvent être éprouvantes, mais elles sont aussi l’occasion pour votre enfant d’apprendre, à travers votre soutien, à exprimer ses ressentis.
En offrant ce cadre sécurisant et en posant des limites avec empathie, vous aidez votre enfant à grandir en toute confiance, à trouver des repères et, peu à peu, à développer ses propres ressources pour surmonter ses émotions.
Être parent, c'est aussi accepter de ne pas être parfait, et de faire du mieux possible chaque jour pour accompagner votre enfant dans son développement émotionnel et relationnel.
Retrouvez également mon autre article à venir sur la pose des limites et l'éducation positive !
Si malgré tout, les émotions et crises de votre enfant restent un vrai sujet au quotidien, consulter un professionnel peut vous aider à mieux comprendre la situation et avoir des outils approprié à votre enfant à à la situation.
N'hésitez pas à consulter la page dédié à l'accompagnement que je peux vous proposer sur ce sujet.
Article rédigé par Pauline Lotte, puéricultrice, consultante parentalité et spécialiste sommeil et alimentation de l'enfant